Miroslav, qui nous a loué l'appartement au rez-de-chaussée de sa maison, nous observe amusé et épaté alors que nous nous lançons vers cette étape qui s'annonce un peu complexe. En effet, la sortie de la ville se fait par un pont très passant que nous avons surnommé, pour nous faire peur 😱, "le pont de la mort" et qui abouti sur la seule route en direction de Pančevo , ville par laquelle nous devons passer. C'est une 2 fois 2 voies assimilée à une autoroute mais les vélos y sont tolérés car il n'y a pas d'autres options... en fait tout se déroule super bien, c'est chargé mais ça roule correctement sur les 2 voies du pont puis nous empruntons la voie de bus de l"autoroute". Nous avons donc une voie rien que pour nous car nous ne croisons heureusement aucun bus.

A Pancevo, nous appercevons trop tard les petits panneaux sur la voie cyclable sensés prévenir les cyclistes des risques de crevaisons. On pense d'abord au mauvais état de la voie (on en a vue d'autres!) puis nous décidons de passer quand même de l'autre côté comme conseillé par l'écriteau que nous recroisons. C'est déjà trop tard. Quelques mètres plus loin, David s'aperçoit qu'il a crevé. Puis nous réalisons que les pneus sont farcis de petites épines de ronces. Nous devons en enlever une centaine à la pince à épiler ! Le cauchemar ! Malgré les rustines , les pneus se redégonflent systématiquement à cause d'un trou non détecté... Un cycliste du coin s'arrête nous parle en Serbe, gesticule et nous somme d'aller voir le "vulcanizer"! "vulcanizer "! Il nous offre un pot de sauce paprika qui s'avère être une confiture d'abricot maison délicieuse ! Au bout d'un moment, le voisin prend pitié de nous et nous propose de prendre les roues et de nous y emmener. David part avec lui et les roues et Gaëlle reste avec les filles qui s'occupent à faire leurs carnets. Nous recevons des fruits d'une 1ère dame, puis d'un autre voisin puis David revient avec le voisin triomphant, les roues réparées. Pour finir il offre des glaces aux filles, grand prince! 

Nous reprenons la route sans savoir que nous ne sommes pas au bout de nos peines! Les personnes qui tiennent le camping dans lequel nous avions projeté d'aller ne vivent pas sur place et l'accès se faire via réservation... oups, nous n'avons rien réservé...on essaie de demander à des gens si on peut planter la tente quelque part...personne ne sait trop...une dame nous accompagne des uns aux autres mais aucune solution ne se dessine. Nous trouvions justement que la gentillesse des gens aujourd'hui nous avait fait vivre ces moments désagréables avec tellement plus de douceur, nous espérions un peu plus d'accueil...Qu'à cela ne tienne, nous n'avons besoin que de remplir notre bidon d'eau potable et nous trouverons un coin le long du canal que nous longeons un moment, accompagné d'un petit chien roux qui nous colle aux basques depuis le village. La forêt qui longe le canal est dense et verdoyante, des coulées de lierres s'accrochent à la base des arbres les rendant tentaculaires, les ombres s'allongent sérieusement... il faut trouver...quelques trouées mènent vers des rives déjà occupées par les nombreux pêcheurs et nous poussons quelques km de plus quand nous appercevons un petit combi blanc devant une maisonnette près d'un enclos à moutons.

Le vieil homme edenté à qui nous demandons si  nous pouvons planter la tente dans son jardin (grace à une phrase lue phonétiquement !) nous acceuil avec gesticulation et nous fait comprendre que nous dormirons chez lui. Puis il embarque David et les filles à bord de sa vieille voiture "sans ceintures" pendant que Gaëlle se charge du repas. Après un tour en ville, les filles reviennent avec les bras chargées de jus de fruits, chocolats et autres biscuits, ravies de ce véritable tour de manège avec les rebonds procurés par la route cabossée !

L'intérieur est un peu sale, très rudimentaire, mais c'est la providence ! Nous sommes frustrés de ne pouvoir échanger plus avec notre hôte. Il appelle son cousin qui parle français et nous pouvons lui exprimer combien nous lui sommes reconnaissants. Puis l'homme s'installe sur sa banquette et commence à rouler ses 20 cigarettes qu'il range soigneusement dans sa boîte. Les filles l'observent amusées. Puis il se retire avec son coussin sous le bras pour aller dormir dans le combi..une belle leçon d'acceuil et de générosité.